Pleurésie purulente : profil clinique et étiologique - 20/12/14

La pleurésie purulente (PP) est une urgence diagnostique et thérapeutique qui reste encore source de morbidité et de mortalité. Nous rapportons une série de 100 cas de PP soit 22 % du total des pleurésies hospitalisées, colligées entre septembre 2007 et juin 2014. La moyenne d’âge était de 43ans avec une prédominance masculine (70 %). L’antécédent de tuberculose pulmonaire est retrouvé dans 26 % des cas. Les facteurs d’immunodépression sont dominés par le diabète dans 10 % et le tabagisme dans 54 % des cas. La leucémie aiguë myéloïde est retrouvée chez un seul cas ainsi que l’insuffisance rénale chronique. Il n’y avait aucun cas de VIH positive. La symptomatologie est dominée par la douleur thoracique, la dyspnée, la fièvre et l’altération de l’état général. L’examen clinique a retrouvé un syndrome d’épanchement liquidien dans tous les cas. L’imagerie a montré une pleurésie droite dans 48 %. La ponction pleurale a ramené un liquide franchement purulent dans 81 % des cas. La bactériologie du liquide pleural est contributive dans 25 %. Il s’agit essentiellement du pneumocoque. Le Pseudomonas est retrouvé chez un seul patient dont l’origine est communautaire. La PP est d’origine bactérienne dans 64 % des cas, tuberculeuse dans 15 % des cas et dans 11 % chez des patients ayant un cancer bronchique. Tous nos patients ont bénéficié d’une antibiothérapie à large spectre, de ponction pleurale évacuatrice et d’une kinésithérapie précoce et prolongée en plus du traitement étiologique. L’évolution est favorable dans 96 % des cas. On note un enkystement dans 42 % et une pacchypleurite dans 16 % des cas. Le pronostic des PP dépend du contexte étiologique. Une prise en charge précoce et adéquate améliore le pronostic et évite les séquelles.